Mots de lancement de la révue médicale

Vouloir lancer une nouvelle revue médicale à l’heure où l’information, qu’elle soit médicale ou non, diffuse à la vitesse de la lumière dans le monde entier, est un projet ambitieux. Il sous-entend d’avoir répondu à quelques questions préalables : est-ce qu’il y a un besoin ? Y aura-t-il un auditoire ? Comment alimenter la revue en textes originaux ? Quels seront les objectifs ? Comment faire connaître la revue et la positionner ? Quel format, quelle maquette ? Quelle équipe de rédaction ? Quel financement ? Quelle légitimité ? Au fur et à mesure que la liste des questions s’allonge, la probabilité que la revue voit le jour s’amenuise et bien souvent le projet s’éteint avant l’aube. Est-ce à dire que toute velléité de création d’un nouveau media médical est vouée à l’échec ? Probablement pas. Les canaux de diffusion existent et Internet est devenu le moyen le plus simple et le plus démocratique de diffuser l’information.

La toile est ouverte à tous et accessible par le plus grand nombre. Il faut donc des idées, de la suite dans ces idées-là, de la bonne volonté et beaucoup de volonté, le désir de réussir et – ne le cachons pas - de l’audace. Car le besoin est réel. Les maladies thrombotiques et hémorragiques sont un fléau méconnu. Qui sait que le risque de thrombose vasculaire, veineuse en particulier est pratiquement deux fois plus élevée dans les ethnies noires ou hispaniques que chez les caucasiens, pour ne pas dire les blancs ? Aucune raison solide n’a été retrouvée et bien peu de travaux scientifiques sont consacrés à ce problème, alors que l’embolie pulmonaire est une maladie potentiellement mortelle. Quant aux maladies hémorragiques qui, hémophilie en tête commencent à sortir de l’ombre grâce aux efforts remarquables de la Fédération Mondiale de l’Hémophilie, elles restent largement sous-diagnostiquées et non ou mal traitées, livrées aux mains des tradipraticiens. Dans le monde, seuls vingt-cinq pour cent des hémophiles sont traités.

Transmettre l’information, partager les connaissances, faire connaître ces maladies, susciter des travaux de recherche et les diffuser au plus grand nombre, tels peuvent être les objectifs de la Revue Malienne des pathologies thrombotiques et hémorragiques, comme autant de réponses aux interrogations qui ont pu précéder sa naissance.

Pr Jean-François Schved

Vice-Doyen délégué aux Relations Internationales- Faculté de Médecine Université de Montpellier, France