Abdoulaye MAIGA 1, Ganda SOUMARE 2, Saran Déborah SANOGO Epouse SIDIBE2, Ouatou MALLE 2, Hamadoun GUINDO 3, Moussa Younoussa DICKO3, Youssouf KASSAMBARA 3, Makan Sire TOUNKARA 3, , Drissa KATILE 3, , Kadiatou SAMAKE épouse DOUMBIA 3, Hourouma SOW Epouse COULIBALY 3, Youssouf Diam SIDIBE4, Madina TALL Epouse MAIGA4, Hassana TAPILY4, Amadou dit Aphou DRAGO 5.
1. Service d’Hépato-gastroentérologie du centre de santé de référence de Koutiala, Mali ; 2. Service d’Hépato-gastroentérologie du CHU du Point G Bamako-Mali ; 3. Service d’Hépato-gastroentérologie du CHU Gabriel Touré Bamako-Mali ; 4. Service d’administration du centre de santé de référence de Koutiala, Mali ; 5. Unité d'endocrinologie, de diabétologie et de Nutrition du centre de santé de référence de la commune 1 du district sanitaire de Bamako.
La fibroscopie œsogastroduodénale (FOGD) est une méthode d’exploration visuelle de la partie haute du tube digestif par l’intermédiaire d’un tube optique muni d’un système d’éclairage appelé endoscope ou fibroscope. Cet examen permet l’exploration directe de la muqueuse de l’œsophage, de l’estomac et du duodénum afin de déceler les anomalies et d’effectuer des prélèvements. Elle est à la fois diagnostic et thérapeutique.
Notre étude avait pour but d’évaluer la pratique de la fibroscopie œsogastroduodénale au Centre de Santé de Référence de Koutiala.
Nous avons réalisé une étude transversale sur les résultats de FOGD au CSRef de Koutiala de Juin 2017 à Mai 2019, soit une période de 24 mois.
La fibroscopie a été réalisée chez 209 patients dont 115 hommes et 94 femmes. Le sex ratio était de 1,22. L’âge moyen des était de 41,80 ans ± 14,4 avec des extrêmes à 15 ans et 93ans. Les épigastralgies représentaient 49% des indications. La FOGD était normale dans 36 % des cas. Les pathologies gastriques représentaient 38,7% (gastrite chronique à Hp 14,8%, ulcère 9,5% et adénocarcinome 4,8%) suivies des pathologies œsophagiennes, 19,1%. (Œsophagite 7,1%, varices œsophagiennes 4,8% et du carcinome épidermoïde 3,3%).
Conclusion : La pratique de la FOGD au CSRef de Koutiala a permis d’explorer le tube digestif haut et de contribuer ainsi au diagnostic de lésions œsogastroduodénales.
Œsogastrointestinal fibroscopy is an examination that involves exploring the upper part of the digestive tract using an endoscope. Our study was aimed to evaluate the practice of Upper GI endoscopy at the Reference Health Center of Koutiala in Mali.
This was a cross-selectional study on reports of Upper GI endoscopy results in the digestive endoscopy unit at the Reference Healt Center of Koutiala from June 2017 to May 2019.
Endoscopy was performed in 209 patients including 115 males and 94 females. The sex ratio was 1.22. Patients were aged 41,80 ans14,4±years old on average with the extremes of 15 and 93 years old. Epigastralgia was the main referral in 49%. Endoscopy was normal in 36%. The main diagnostics gastric pathologies in 38.7% and tumoral lesions in 8% of cases.
Conclusion: The practice of Upper GI endoscopy at the Reference Healt Center of Koutiala in Mali has allowed the exploration of the upper digestive tract to contribute to the diagnosis of esogastroduodenal lesions.
Abdoulaye MAIGA, Service d’hépato gastroentérologie CHU Point ‘’G’’, BP :333 Bamako-Mali,
Téléphone : +223 79071236 / 66062325, Email : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Introduction
La fibroscopie œsogastroduodénale (FOGD) est une méthode d’exploration visuelle de la partie haute du tube digestif supérieur (œsophage, estomac, duodénum) par l’intermédiaire d’un tube muni d’un système d’éclairage appelé endoscope ou fibroscope [1]. L'endoscopie digestive haute ou gastroscopie a été d’abord développée comme moyen diagnostique, avant de s’étendre à la thérapeutique (extraction de corps étrangers, dilatations, ligatures, polypectomies, sclérothérapie et thermo coagulation) [2]. Elle se pratique à travers les voies naturelles, sinon une incision permettant de pénétrer dans certaines cavités. Selon les techniques utilisées, les gestes sont effectués sous anesthésie locale ou générale. Ces techniques peuvent être intraluminales, pancréatobiliaires ou transluminales. L’endoscopie digestive (FOGD, colonoscopie, ano-rectoscopie et la laparoscopie) a été introduite au Mali en 1977 par Feu le Pr Bernard Duflo, alors chef du service de médecine interne de l’hôpital du Point G. Depuis, plusieurs études sur la pratique de cet examen ont été menées, notamment à Bamako [3, 4, 5].
A noter que malgré tous ces travaux réalisés aucune n’a concerné le CSRef de Koutiala d’où l’initiative de notre étude dont le but était de déterminer les principales données socio-démographiques des patients adressés à l’unité d’endoscopie, d’évaluer les renseignements cliniques pour lesquels ils étaient référés ainsi que les résultats obtenus.
Matériels et méthodes
Nous avons réalisé transversale portant sur des résultats de comptes rendus de FODG réalisés dans l’unité d’endoscopie digestive d’hépato-gastroentérologie du CSRef de Koutiala de Juin 2017 à Mai 2019.
Les examens ont été réalisés par une équipe composée d’un gastroentérologue et d’un infirmier. La fibroscopie a été réalisée, sous anesthésie oro-pharyngée locale à la xylocaïne gel buccal avant chaque examen. Les biopsies antrales et fundiques fixées dans une solution de formol à 10% ont été envoyées et examiner par le laboratoire privé SOMBAORO de Sikasso. Le matériel utilisé était un fibroscope optique Olympus à vision axiale et à la lumière froide. Les patients réalisaient l’examen le matin à jeun après avoir obtenu leur accord verbal.
La désinfection du matériel après utilisation a été réalisée avec une solution d’Hexanios® et la stérilisation dans une solution de Steranios®2%.
Les données socio-démographiques (nom, prénom, âge, sexe, adresse, profession), les indications de la FOGD, le compte rendu endoscopique détaillé et les résultats anatomo-pathologiques ont été enregistrés sur une fiche d’enquête anonyme. La saisie des données a été faite par le logiciel Excel 2016.
Résultats
Nous avons colligé 209 patients dont 115 hommes et 94 femmes soit un sex-ratio de 1,12 (Tableau I). La moyenne d’âge était de 41,8 ans ± 14,4 ans avec des extrêmes de 15 ans et 93 ans. La tranche d’âge la plus représentée était celle de 31 à 45 ans (Tableau I). Les femmes au foyer représentaient 33,5% des cas. Les principales indications étaient les épigastralgies (48,8%) (Tableau II). La fibroscopie œsogastroduodénale était normale chez 75 patients (36%). Les lésions tumorales ont été retrouvées chez 17 patients (8,1%) et les lésions inflammatoires chez 46 patients (21,9%). Selon le siège, les pathologies œsophagiennes ont représenté 19,1%, les pathologies gastriques 38,6% et les pathologies duodénales 6,2 % (Tableau III). A l’histologie, les œsophagites (68%) et la gastrique chronique à Hp (39,4%) ont été les lésions histologiques les plus fréquent (Tableau IV).
Discussion
Cette étude transversale s’est déroulée de Juin 2017 à Mai 2019 au CSRef de Koutiala et portait sur la pratique de l’endoscopie digestive haute.
Nous avons colligé 55% de sujets de sexe masculin, lesquels résultats se rapprochent de la plupart des études africaines [5, 6, 7,8], contrairement à l’étude de Sanogo qui a rapporté une 50,3% de femmes [3] ; cette proportion pourrait s’expliquer par le fait que la plupart des sujets fréquentant notre structure étaient de sexe masculin et n’ayant pas peur de la FOGD.
Nos patients étaient des adultes d’un âge moyen (41,8 ans) ; la tranche de 31-45 ans représentait 43,6%. Ce résultat est proche de celui obtenu par Sanogo où la tranche d’âge modale était de 31-40 ans, mais différent de celui obtenu par Sylla où elle était de 46-60 ans. D’autre part notre résultat est proche des données de la plupart des études africaines [2, 9,10] et asiatiques [11,12].
L’endoscopie digestive haute était normale chez 75 patients (36%) ; supérieur à ceux objectivés par Sanogo et Laté et al [3,13], respectivement de 24,7% et 22,29%.
Ce taux est inférieur à celui observé par Sylla (49%), Aduful (41,3%) [14] et Shah (78,5%) [15]. Quarante-huit virgule huit (48,8%) pour cent des patients ont été adressés pour épigastralgies proportion comparable celles retrouvées par Sanogo et Sylla [3,4], inférieur à celle décrite par d’Alandry et al. [9] et supérieur à celle obtenu par Ibara [7].
Dans notre étude, la répartition topographique des lésions est gastrique dans plus d’un tiers des cas (38,6%) comme celle des patients de Sylla 36,9% et de Alandry 37%. Les pathologies œsophagiennes représentaient 19,1%, et les duodénales 6,2%. Ce résultat est comparable à ceux de Ibara [7], Laté et al. [13], et Aduful [14].
A l’histologie l’importance des gastrites chroniques à Hp dans notre étude (39,4%) est semblable t Kouyaté A (41%) [15] et s’explique que la plupart des malades infectée par Hp développe une gastrite. Nous pouvons dire que l’hélicobacter pylori représente le facteur étiologique le plus fréquent des gastrites chroniques histologiquement prouvées [15].
Conclusion
La pratique de la FOGD au CSRef de Koutiala a permis d’explorer le tube digestif haut et de contribuer ainsi au diagnostic de lésions œsogastroduodénales
Déclaration des conflits et liens d’intérêt : Les auteurs ne déclarent pas de conflits et/ou de liens d’intérêt.