REMAPATH

REMAPATH N°5

Voici donc le cinquième numéro de REMAPATH. Trois thèmes majeurs sont abordés : les anémies du nourrisson tout d’abord. L’an émie est le labeur quotidien de l’hématologue et du médecin. Fréquente, en particulier chez le nourrisson, elle peut être d’étiologie évidente, mais parfois relève de mécanismes plus complexes, où il est difficile de faire la part des responsabilités et donc de traiter.

La prévalence rapportée ici est importante : 35% des nourrissons sont anémiques, dont 17% ont des anémies sévères. Beaucoup relèvent d’un mécanisme inflammatoire, mais ce mécanisme peut en cacher d’autres que l’état inflammatoire empêchera de traiter correctement. Ces anémies sont de nature à compromettre la croissance et le développement de l’enfant et doivent donc être dépistées et traitées.

Le second sujet majeur est le VIH. Nous connaissons depuis longtemps les complications vasculaires du VIH qui touchent surtout le réseau artériel avec parfois des conséquences ou accidents graves. La pathologie veineuse dans ce contexte est moins bien connue. Une prévalence de 2,2%, à prédominance féminine ne doit pas être négligée. Chez ces patients souvent dénutris, la thrombose veineuse profonde peut passer inaperçue exposant au risque d’embolie pulmonaire. Il est du ressort du clinicien de savoir dépister cette complication non exceptionnelles.

La thrombose veineuse profonde en pathologie générale doit aussi rester une préoccupation. Si les maladies hémorragiques occupent souvent le devant de la scène, tout particulièrement en Afrique, les pathologies thrombotiques, autre versant des pathologies de l’hémostase restent des maladies potentiellement graves et souvent sous-diagnostiquées. La fréquence rapportée ici, de 0,33% en chirurgie sous-estime probablement l’incidence réelle de cette complication potentiellement grave, dont les facteurs de risque apparaissent clairement : l’âge avancé avant tout, mais aussi l’obésité et le cancer. La sanction de la thrombose veineuse non diagnostiquée ou diagnostiquée tardivement est l’embolie pulmonaire dont la prise en charge, au vu de l’article présenté ici, pourrait être largement améliorée.

Enfin, les problèmes organisationnels et les indications de la transfusion sanguine sont abordés ici et mettent en évidence les difficultés rencontrées parfois dans cette pratique où la rigueur doit rester une préoccupation de chaque instant.

Pr Jean-François Schved

DIALLO Moussa1, TOKPA A 2, SOGOBA Youssouf 1, DIALLO Oumar3, KANIKOMO Daouda1

Résumé (Français):

L’hématome épidural cervical isolé post traumatique est rare. C’est une affection grave qui peut être responsable de handicap sévère parfois irréversible. Le traitement est habituellement chirurgical. Dans de rare cas une abstention chirurgicale est proposée. Les limites entre la chirurgie et le traitement conservateur ne sont pas bien claires. Nous rapportons notre observation sur un cas de régression rapide et spontanée d’un hématome épidural cervical traumatique à travers laquelle nous avons effectué une revue de la littérature.
Observation clinique :
Il s’agissait d’un jeune patient de 17 ans, sportif et sans antécédents qui a présenté des cervicalgies survenues à la suite d’une compétition de karaté. La survenue d’une monoparésie brachiale droite avait permis de faire le diagnostic d’un hématome épidural cervical de C1 à C3. Après quatre d’hospitalisations, il a présenté une régression des symptômes cliniques avec à l’imagerie une disparition complète de l’hématome. Sur un suivi de 2 ans, l’évolution était sans particularité.
Conclusion : L’indication d’une évacuation chirurgicale de l’hématome épidural cervical doit être basée sur de solides arguments cliniques et radiologiques. Bien que rare, des cas de résolution sous traitement conservateur peuvent exister.

Mots clés: rachis cervical, hématome épidural, résolution rapide, traumatisme